AES-3C Maritza East 1 EOOD v Direktor na Direktsia «Obzhalvane i upravlenie na izpalnenieto» pri Tsentralno upravlenie na Natsionalnata agentsia za prihodite, Plovdiv.
Jurisdiction | European Union |
ECLI | ECLI:EU:C:2013:488 |
Date | 18 July 2013 |
Celex Number | 62012CJ0124 |
Court | Court of Justice (European Union) |
Procedure Type | Reference for a preliminary ruling |
Docket Number | C‑124/12 |
ARRÊT DE LA COUR (sixième chambre)
18 juillet 2013 ( *1 )
«Taxe sur la valeur ajoutée — Directive 2006/112/CE — Articles 168, sous a), et 176 — Droit à déduction — Dépenses relatives à l’acquisition de biens et de prestations de services destinés au personnel — Personnel mis à disposition de l’assujetti faisant valoir le droit à déduction mais employé par un autre assujetti»
Dans l’affaire C‑124/12,
ayant pour objet une demande de décision préjudicielle au titre de l’article 267 TFUE, introduite par l’Administrativen sad Plovdiv (Bulgarie), par décision du 24 février 2012, parvenue à la Cour le 7 mars 2012, dans la procédure
AES-3C Maritza East 1 EOOD
contre
Direktor na Direktsia «Obzhalvane i upravlenie na izpalnenieto» pri Tsentralno upravlenie na Natsionalnata agentsia za prihodite, Plovdiv,
LA COUR (sixième chambre),
composée de Mme M. Berger, président de chambre, MM. A. Borg Barthet et J.-J. Kasel (rapporteur), juges,
avocat général: Mme E. Sharpston,
greffier: M. M. Aleksejev, administrateur,
vu la procédure écrite et à la suite de l’audience du 10 avril 2013,
considérant les observations présentées:
— |
pour AES-3C Maritza East 1 EOOD, par Mes S. Garbolino, E. Evtimov et Y. Mateeva, advokati, |
— |
pour le Direktor na Direktsia «Obzhalvane i upravlenie na izpalnenieto» pri Tsentralno upravlenie na Natsionalnata agentsia za prihodite, Plovdiv, par M. V. Apostolov, en qualité d’agent, |
— |
pour la Commission européenne, par Mmes L. Lozano Palacios et C. Soulay ainsi que par M. D. Roussanov, en qualité d’agents, |
vu la décision prise, l’avocat général entendu, de juger l’affaire sans conclusions,
rend le présent
Arrêt
1 |
La demande de décision préjudicielle porte sur l’interprétation des articles 168, sous a), et 176 de la directive 2006/112/CE du Conseil, du 28 novembre 2006, relative au système commun de taxe sur la valeur ajoutée (JO L 347, p. 1). |
2 |
Cette demande a été présentée dans le cadre d’un litige opposant AES-3C Maritza East 1 EOOD (ci-après «AES»), société de droit bulgare, au Direktor na Direktsia «Obzhalvane i upravlenie na izpalnenieto» pri Tsentralno upravlenie na Natsionalnata agentsia za prihodite, Plovdiv (directeur de la direction «Recours et gestion de l’exécution» auprès de l’administration centrale de l’Agence nationale des recettes, Plovdiv, ci-après le «Direktor»), au sujet du droit à déduction de la taxe sur la valeur ajoutée (ci-après la «TVA») payée en amont pour l’acquisition de divers biens et services destinés à des travailleurs qui sont mis à la disposition d’AES par une autre société. |
Le cadre juridique
Le droit de l’Union
3 |
L’article 168 de la directive 2006/112 prévoit: «Dans la mesure où les biens et les services sont utilisés pour les besoins de ses opérations taxées, l’assujetti a le droit, dans l’État membre dans lequel il effectue ces opérations, de déduire du montant de la taxe dont il est redevable les montants suivants:
[...]» |
4 |
L’article 176 de cette directive dispose: «Le Conseil [de l’Union européenne], statuant à l’unanimité sur proposition de la Commission [européenne], détermine les dépenses n’ouvrant pas droit à déduction de la TVA. En tout état de cause, seront exclues du droit à déduction les dépenses n’ayant pas un caractère strictement professionnel, telles que les dépenses de luxe, de divertissement ou de représentation. Jusqu’à l’entrée en vigueur des dispositions visées au premier alinéa, les États membres peuvent maintenir toutes les exclusions prévues par leur législation nationale soit au 1er janvier 1979 soit, pour les États membres ayant adhéré à la Communauté [européenne] après cette date, à la date de leur adhésion.» |
Le droit bulgare
5 |
Aux termes de l’article 69, paragraphe 1, de la loi relative à la taxe sur la valeur ajoutée (Zakon za danak varhu dobavenata stoynost, DV no 63, du 4 août 2006, ci-après le «ZDDS»), en vigueur à compter de la date d’entrée en vigueur de l’acte relatif aux conditions d’adhésion à l’Union européenne de la République de Bulgarie et de la Roumanie et aux adaptations des traités sur lesquels est fondée l’Union européenne (JO 2005, L 157, p. 203): «(1) Lorsque les biens et les services sont utilisés pour les besoins des livraisons ou des prestations taxables effectuées par l’assujetti enregistré, celui-ci est autorisé à déduire:
[...]» |
6 |
L’article 70, paragraphes 1 et 3, du ZDDS prévoit, notamment: «(1) Même si les conditions de l’article 69 ou de l’article 74 sont remplies, le droit de déduire un crédit d’impôt n’existe pas lorsque: [...]
[...] (3) le paragraphe 1, point 2, ne s’applique pas:
[...]
[...]» |
7 |
Dans sa version applicable avant l’adhésion de la République de Bulgarie à l’Union (DV no 153, du 23 décembre 1998), le ZDDS prévoyait à son article 64, paragraphe 1: «(1) La personne qui a reçu la livraison ou la prestation ou l’importateur a le droit de déduire un crédit d’impôt lorsque les conditions suivantes sont remplies: [...]
[...]» |
8 |
L’article 65, paragraphe 1, de cette dernière version du ZDDS disposait: «(1) Même si les conditions de l’article 64 ou de l’article 68 sont remplies, le droit de déduire un crédit d’impôt n’existe pas lorsque:
|
9 |
Conformément à l’article 1er, point 1, des dispositions complémentaires du code du travail (Kodeks na truda, DV no 26, du 1er avril 1986, et DV no 27, du 4 avril 1986), dans sa version applicable à l’époque des faits au principal, on entend par «employeur», au sens de ce code, «toute personne physique, personne morale ou entité dépendant de celle-ci, ainsi que toute autre entité autonome sur le plan organisationnel et économique (entreprise, institution, organisation, coopérative, exploitation, établissement, ménage, société et autres), qui, de manière indépendante, engage des salariés par un contrat de travail, et cela également lorsqu’il s’agit de travail à domicile, de télétravail ou de l’envoi en vue de l’exécution d’une tâche auprès d’une autre entreprise». |
10 |
La loi relative à la santé et à la sécurité au travail (Zakon za zdravoslovni i bezopasni uslovia na trud, DV no 124, du 23 décembre 1997), prévoit, à l’article 1er de ses dispositions complémentaires, que le terme «employeur» correspond à la notion déterminée à l’article 1er, point 1, des dispositions complémentaires du code du travail ainsi qu’à toute personne qui confie un travail à quelqu’un d’autre et qui assume l’entière responsabilité de l’entreprise, de la coopérative ou de l’organisation. |
Le litige au principal et les questions préjudicielles
11 |
AES détient et exploite une centrale électrique qui, tout en étant située sur le territoire de la commune de Galabovo (Bulgarie), se trouve en dehors des limites de la zone habitée de cette commune. |
12 |
AES ne dispose pas de personnel propre pour assurer l’exploitation de ladite centrale de sorte qu’elle est obligée de louer à plein temps les services de travailleurs au moyen d’un contrat de mise à disposition de personnel conclu avec la société AES Maritza East 1 Services EOOD (ci-après «AES Services»). En vertu de ce contrat, AES Services choisit et engage le personnel nécessaire à l’activité économique d’AES. Les contrats de travail sont conclus entre les travailleurs et AES Services et c’est cette... |
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