Bayer Pharma AG v Richter Gedeon Vegyészeti Gyár Nyrt. and Exeltis Magyarország Gyógyszerkereskedelmi Kft.
Jurisdiction | European Union |
ECLI | ECLI:EU:C:2019:722 |
Date | 12 September 2019 |
Celex Number | 62017CJ0688 |
Court | Court of Justice (European Union) |
Procedure Type | Reference for a preliminary ruling |
Docket Number | C-688/17 |
ARRÊT DE LA COUR (troisième chambre)
12 septembre 2019 ( *1 )
« Renvoi préjudiciel – Propriété intellectuelle – Brevets – Directive 2004/48/CE – Article 9, paragraphe 7 – Mise sur le marché de produits en violation des droits conférés par un brevet – Mesures provisoires – Annulation ultérieure du brevet – Conséquences – Droit à un dédommagement approprié en réparation du préjudice causé par les mesures provisoires »
Dans l’affaire C‑688/17,
ayant pour objet une demande de décision préjudicielle au titre de l’article 267 TFUE, introduite par la Fővárosi Törvényszék (cour de Budapest-Capitale, Hongrie), par décision du 9 novembre 2017, parvenue à la Cour le 8 décembre 2017, dans la procédure
Bayer Pharma AG
contre
Richter Gedeon Vegyészeti Gyár Nyrt.,
Exeltis Magyarország Gyógyszerkereskedelmi Kft.,
LA COUR (troisième chambre),
composée de Mme A. Prechal, présidente de chambre, MM. F. Biltgen, J. Malenovský (rapporteur), C. G. Fernlund et Mme L. S. Rossi, juges,
avocat général : M. G. Pitruzzella,
greffier : Mme R. Şereş, administratrice,
vu la procédure écrite et à la suite de l’audience du 9 janvier 2019,
considérant les observations présentées :
– |
pour Bayer Pharma AG, par Mes E. Szakács, K. J. Tálas et I. Molnár, ügyvédek, |
– |
pour Richter Gedeon Vegyészeti Gyár Nyrt., par Mes A. Szecskay et G. Bacher, ügyvédek, |
– |
pour Exeltis Magyarország Gyógyszerkereskedelmi Kft., par Mes K. Szamosi, P. Lukácsi et Á. György, ügyvédek, |
– |
pour la Commission européenne, par MM. L. Havas, F. Wilman et S. L. Kalėda, en qualité d’agents, |
ayant entendu l’avocat général en ses conclusions à l’audience du 11 avril 2019,
rend le présent
Arrêt
1 |
La demande de décision préjudicielle porte sur l’interprétation de l’article 9, paragraphe 7, de la directive 2004/48/CE du Parlement européen et du Conseil, du 29 avril 2004, relative au respect des droits de propriété intellectuelle (JO 2004, L 157, p. 45, et rectificatif JO 2004, L 195, p. 16). |
2 |
Cette demande a été présentée dans le cadre d’un litige opposant Bayer Pharma AG (ci-après « Bayer ») à Richter Gedeon Vegyészeti Gyár Nyrt. (ci-après « Richter ») et à Exeltis Magyarország Gyógyszerkereskedelmi Kft. (ci-après « Exeltis ») au sujet du préjudice que ces deux dernières sociétés prétendent avoir subi en conséquence de mesures d’injonction adoptées contre elles à la demande de Bayer. |
Le cadre juridique
Le droit international
3 |
Le premier alinéa du préambule de l’accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ci-après l’« accord sur les ADPIC »), qui constitue l’annexe 1 C de l’accord instituant l’Organisation mondiale du commerce (OMC), signé à Marrakech le 15 avril 1994 et approuvé par la décision 94/800/CE du Conseil, du 22 décembre 1994, relative à la conclusion au nom de la Communauté européenne, pour ce qui concerne les matières relevant de ses compétences, des accords des négociations multilatérales du cycle de l’Uruguay (1986-1994) (JO 1994, L 336, p. 1), est ainsi libellé : « Désireux de réduire les distorsions et les entraves en ce qui concerne le commerce international, et tenant compte de la nécessité de promouvoir une protection efficace et suffisante des droits de propriété intellectuelle et de faire en sorte que les mesures et les procédures visant à faire respecter les droits de propriété intellectuelle ne deviennent pas elles-mêmes des obstacles au commerce légitime ». |
4 |
L’article 1er de l’accord sur les ADPIC, intitulé « Nature et portée des obligations », dispose, à son paragraphe 1 : « Les Membres donneront effet aux dispositions du présent accord. Les Membres pourront, sans que cela soit une obligation, mettre en œuvre dans leur législation une protection plus large que ne le prescrit le présent accord, à condition que cette protection ne contrevienne pas aux dispositions dudit accord. Les Membres seront libres de déterminer la méthode appropriée pour mettre en œuvre les dispositions du présent accord dans le cadre de leurs propres systèmes et pratiques juridiques. » |
5 |
L’article 50 de l’accord sur les ADPIC, intitulé « Mesures provisoires », dispose, à son paragraphe 7 : « Dans les cas où les mesures provisoires seront abrogées ou cesseront d’être applicables en raison de toute action ou omission du requérant, ou dans les cas où il sera constaté ultérieurement qu’il n’y a pas eu atteinte ou menace d’atteinte à un droit de propriété intellectuelle, les autorités judiciaires seront habilitées à ordonner au requérant, à la demande du défendeur, d’accorder à ce dernier un dédommagement approprié en réparation de tout dommage causé par ces mesures. » |
Le droit de l’Union
6 |
Les considérants 4, 5, 7, 8, 10 et 22 de la directive 2004/48 énoncent :
[...]
[...]
[...]
|
7 |
Aux termes de l’article 1er de cette directive : « La présente directive concerne les mesures, procédures et réparations nécessaires pour assurer le respect des droits de propriété intellectuelle. Aux fins de la présente directive, l’expression “droits de propriété intellectuelle” inclut les droits de propriété industrielle. » |
8 |
L’article 2 de ladite directive, intitulé « Champ d’application », dispose, à son paragraphe 3 : « La présente directive n’affecte pas : [...]
[...] » |
9 |
Le chapitre II de la directive 2004/48, intitulé « Mesures, procédures et réparations », comporte les articles 3 à 15 de cette directive. Aux termes de cet article 3, intitulé « Obligation générale » : « 1. Les États membres prévoient les mesures, procédures et réparations nécessaires pour assurer le respect des droits de propriété intellectuelle visés par la présente directive. Ces mesures, procédures et réparations doivent être loyales et équitables, ne doivent pas être inutilement complexes ou coûteuses et ne doivent pas comporter de délais déraisonnables ni entraîner de retards injustifiés. 2. Les mesures, procédures et réparations doivent également être effectives, proportionnées et dissuasives et être appliquées de manière à éviter la création d’obstacles au commerce légitime et à offrir des sauvegardes contre leur usage abusif. » |
10 |
L’article 9 de la directive 2004/48, intitulé « Mesures provisoires et conservatoires », dispose : «1. Les États membres veillent à ce que les autorités judiciaires compétentes puissent, à la demande du requérant :
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