Jeremy F. v Premier ministre.
Jurisdiction | European Union |
ECLI | ECLI:EU:C:2013:358 |
Docket Number | C‑168/13 |
Celex Number | 62013CJ0168 |
Court | Court of Justice (European Union) |
Procedure Type | Petición de decisión prejudicial - procedimiento de urgencia |
Date | 30 May 2013 |
ARRÊT DE LA COUR (deuxième chambre)
30 mai 2013 ( *1 )
«Coopération policière et judiciaire en matière pénale — Décision-cadre 2002/584/JAI — Articles 27, paragraphe 4, et 28, paragraphe 3, sous c) — Mandat d’arrêt européen et procédures de remise entre États membres — Règle de la spécialité — Demande d’extension du mandat d’arrêt européen ayant justifié la remise ou demande de remise ultérieure à un autre État membre — Décision de l’autorité judiciaire de l’État membre d’exécution accordant le consentement — Recours suspensif — Admissibilité»
Dans l’affaire C‑168/13 PPU,
ayant pour objet une demande de décision préjudicielle au titre de l’article 267 TFUE, introduite par le Conseil constitutionnel (France), par décision du 4 avril 2013, parvenue à la Cour le 9 avril 2013, dans la procédure
Jeremy F.
contre
Premier ministre,
LA COUR (deuxième chambre),
composée de Mme R. Silva de Lapuerta (rapporteur), président de chambre, MM. G. Arestis, J.-C. Bonichot, A. Arabadjiev et J. L. da Cruz Vilaça, juges,
avocat général: M. N. Wahl,
greffier: M. V. Tourrès, administrateur,
vu la procédure écrite et à la suite de l’audience du 7 mai 2013,
considérant les observations présentées:
— |
pour M. F., par Me C. Waquet, avocate, |
— |
pour le gouvernement français, par Mmes E. Belliard et B. Beaupère-Manokha ainsi que par M. G. de Bergues, en qualité d’agents, |
— |
pour le gouvernement tchèque, par M. M. Smolek, en qualité d’agent, |
— |
pour le gouvernement allemand, par Mme J. Kemper et M. T. Henze, en qualité d’agents, |
— |
pour le gouvernement irlandais, par M. E. Regan, en qualité d’agent, |
— |
pour le gouvernement néerlandais, par Mme C. Schillemans, en qualité d’agent, |
— |
pour la Commission européenne, par MM. W. Bogensberger et R. Troosters, en qualité d’agents, |
l’avocat général entendu,
rend le présent
Arrêt
1 |
La demande de décision préjudicielle porte sur l’interprétation des articles 27, paragraphe 4, et 28, paragraphe 3, sous c), de la décision-cadre 2002/584/JAI du Conseil, du 13 juin 2002, relative au mandat d’arrêt européen et aux procédures de remise entre États membres (JO L 190, p. 1), telle que modifiée par la décision-cadre 2009/299/JAI du Conseil, du 26 février 2009 (JO L 81, p. 24, ci-après la «décision-cadre»). |
2 |
Cette demande a été présentée dans le cadre d’une question prioritaire de constitutionnalité posée par la Cour de cassation (France), à l’occasion d’un pourvoi formé par M. F. contre l’arrêt du 15 janvier 2013 de la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Bordeaux (France), accordant le consentement à une demande d’extension de remise présentée par les autorités judiciaires du Royaume-Uni, pour une infraction commise avant sa remise, autre que celle qui avait motivé le mandat d’arrêt européen initial émis à son encontre par la Crown court at Maidstone (Royaume-Uni). |
Le cadre juridique
Le droit international
3 |
Sous l’intitulé «Droit à la liberté et à la sûreté», l’article 5 de la convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales, signée à Rome le 4 novembre 1950 (ci-après la «CEDH»), dispose: «1. Toute personne a droit à la liberté et à la sûreté. Nul ne peut être privé de sa liberté, sauf dans les cas suivants et selon les voies légales: […]
2. Toute personne arrêtée doit être informée, dans le plus court délai et dans une langue qu’elle comprend, des raisons de son arrestation et de toute accusation portée contre elle. […] 4. Toute personne privée de sa liberté par arrestation ou détention a le droit d’introduire un recours devant un tribunal, afin qu’il statue à bref délai sur la légalité de sa détention et ordonne sa libération si la détention est illégale. […]» |
4 |
L’article 13 de la CEDH, intitulé «Droit à un recours effectif», énonce: «Toute personne dont les droits et libertés reconnus dans la présente Convention ont été violés a droit à l’octroi d’un recours effectif devant une instance nationale, alors même que la violation aurait été commise par des personnes agissant dans l’exercice de leurs fonctions officielles.» |
Le droit de l’Union
5 |
Il ressort de l’information concernant les déclarations par lesquelles la République française et la République de Hongrie acceptent la compétence de la Cour de justice pour statuer à titre préjudiciel sur les actes visés à l’article 35 du traité sur l’Union européenne, publiée au Journal officiel de l’Union européenne du 14 décembre 2005 (JO L 327, p. 19), que la République française a fait une déclaration au titre du paragraphe 2 de cet article, par laquelle elle a accepté la compétence de la Cour pour statuer selon les modalités prévues à l’article 35, paragraphe 3, sous b), UE. |
6 |
Conformément à l’article 9 du protocole (no 36) sur les dispositions transitoires, annexé au traité FUE, les effets juridiques des actes des institutions, organes et organismes de l’Union adoptés sur la base du traité UE avant l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne sont préservés aussi longtemps que ces actes n’auront pas été abrogés, annulés ou modifiés en application des traités. Selon l’article 10, paragraphe 1, du même protocole, les attributions de la Cour en vertu du titre VI du traité UE, dans sa version antérieure au traité de Lisbonne, restent inchangées en ce qui concerne les actes de l’Union qui ont été adoptés avant l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne, y compris lorsqu’elles ont été acceptées conformément à l’article 35, paragraphe 2, UE. |
7 |
Les considérants 5, 7, 8, 10 et 12 de la décision-cadre sont libellés comme suit:
[…]
[…]
[…]
|
8 |
L’article 1er de la décision-cadre dispose: «1. Le mandat d’arrêt européen est une décision judiciaire émise par un État membre en vue de l’arrestation et de la remise par un autre État membre d’une personne recherchée pour l’exercice de poursuites pénales ou pour l’exécution d’une peine ou d’une mesure de sûreté privatives de liberté. 2. Les États membres exécutent tout mandat d’arrêt européen sur... |
To continue reading
Request your trial-
Opinion of Advocate General Bobek delivered on 7 March 2019.
...e.a. (C‑310/16, EU:C:2018:623, point 76), citant à titre d’exemple, dans le cadre du mandat d’arrêt européen, l’arrêt du 30 mai 2013, F (C‑168/13 PPU, EU:C:2013:358, points 37, 38 et 16 Voir par exemple arrêt du 19 mars 1998, Compassion in World Farming (C‑1/96, EU:C:1998:113, point 41 et j......
-
Opinion of Advocate General Campos Sánchez-Bordona delivered on 30 April 2019.
...(C‑396/11, EU:C:2013:39, point 34), et du 26 février 2013, Melloni (C‑399/11, EU:C:2013:107, point 37). 11 Voir arrêt du 30 mai 2013, F (C‑168/13 PPU, EU:C:2013:358, points 57 et 12 BGBl. 1982 I, p. 2071. 13 BGBl. 2006 I, p. 1721, ci-après l’« IRG ». 14 Ces informations figurent dans les or......
-
Conclusiones del Abogado General Sr. P. Pikamäe, presentadas el 30 de septiembre de 2020.
...6 de diciembre de 2018, IK (Ejecución de una pena accesoria) (C‑551/18 PPU, EU:C:2018:991), apartados 36 a 39, y de 30 de mayo de 2013, F (C‑168/13 PPU, EU:C:2013:358), apartado 24 Véanse, en este sentido, las sentencias de 6 de diciembre de 2018, IK (Ejecución de una pena accesoria) (C‑551......
-
Opinion of Advocate General Bobek delivered on 18 January 2018.
...InterGysbrechts and Santurel Inter(C‑205/07, EU:C:2008:730, paragraph 34 et seq.). More implicitly, see also judgment of 30 May 2013, F.F. (C‑168/13 PPU, 36 See above, points 90 to 97. For the sake of clarity, I wish to underline that this statement in no way implies that the EU legislature......
-
Minister for Justice and Equality v Francis Lanigan.
...Goicoechea ( C‑296/08 PPU, EU:C:2008:457); Leymann y Pustovarov ( C‑388/08 PPU, EU:C:2008:669); West ( C‑192/12 PPU, EU:C:2012:404), y F (C‑168/13 PPU, ( 5 ) Véase, en particular, el artículo 17, apartado 1 , de la Decisión marco 2002/584. ( 6 ) En lo sucesivo, «EAWA 2003». ( 7 ) En lo ......
-
Minister for Justice and Equality v Francis Lanigan.
...system of surrender being based on the principle of mutual recognition (judgments in Melloni, C‑399/11, EU:C:2013:107, paragraph 36, and F., C‑168/13 PPU, EU:C:2013:358, paragraph 28 The Framework Decision thus seeks, by the establishment of a new simplified and more effective system for th......
-
Opinion of Advocate General Bobek delivered on 25 July 2018.
...Decision (OJ 2002 L 190, p. 1). 50 See, for instance, again in the context of the European arrest warrant, judgment of 30 May 2013, F. (C‑168/13 PPU, EU:C:2013:358, paragraphs 37 to 38 and 56). 51 See my Opinion in Ispas (C‑298/16, EU:C:2017:650, points 61 to 65). 52 Judgment of 5 December ......
-
Opinion of Advocate General Bobek delivered on 18 January 2018.
...InterGysbrechts and Santurel Inter(C‑205/07, EU:C:2008:730, paragraph 34 et seq.). More implicitly, see also judgment of 30 May 2013, F.F. (C‑168/13 PPU, 36 See above, points 90 to 97. For the sake of clarity, I wish to underline that this statement in no way implies that the EU legislature......
-
Key issues and challenges in the implementation of the FD EAW
...of the European Union ( the Surrender Act ), article 29. 133 CJEU of 30 May 2013, Case C-168/13 PPU, Jeremy F. v Premier ministre ECLI:EU:C:2013:358 134 Ibidem , para. 59. Source: European Commission, Handbook on how to issue and execute a European Arrest Warrant EPRS | European Parliamenta......
-
El reconocimiento mutuo en materia penal y los derechos fundamentales: de la confianza «ciega» a la confianza reservada
...días a contar desde el momento de la detención cuando el sujeto no hubiese dado su consentimiento. 223 STJUE de 30 de mayo de 2013, as. C-168/13, Jeremy F. , ECLI:EU:C:2013:358, apdos. 62 y 64. Si bien aquí se abordó una problemática distinta, a saber, la posibilidad de disponer de un derec......
-
El complejo encaje normativo del estado de derecho en la unión europea como valor fundamental común a los estados miembros
...Challenges to the Rule of Law», Hague Journal on the Rule of Law , vol. 11, 2019, p. 139). 38 Sentencia de 30 de mayo de 2013, Jeremy F. (C-168/13 PPU, EU:C:2013:358) apdo. 48. zan como parámetro de control, no son aislables de lo que acontece fuera del ámbito de aplicación del Derecho de l......
-
Índice de jurisprudencia
...Tribunal General de 19 de abril de 2013, Italia/Comisión (T-99/09 y T-308/09, EU:T:2013:200). Sentencia de 30 de mayo de 2013, Jeremy F. (C-168/13 PPU, EU:C:2013:358). Sentencia de 18 de julio de 2013, Comisión/Kadi (C-584/10 P, EU:C:2013:518). Sentencia de 3 de octubre de 2013, Inuit Tapir......